Mittwoch, November 30, 2005

Céline, Sartre... un seul mot: "merci"

Comme a pu le dire L.-F. Céline dans son Église, « c’est un garçon sans importance collective, c’est tout juste un individu ».
Voilà donc une formule qui explique bien ce que je ressens à son égard.
[Pardonnez le plagia de Sartre qui va suivre, mais c’est justement ce que je cherchais à exprimer…]
Le mieux serait d’écrire les événements au jour le jour. Tenir un journal pour y voir clair. Ne pas laisser échapper les nuances, les petits faits, même s’ils n’ont l’air de rien, et surtout les classer. Il faut dire comment je vois cette table, la rue, les gens […] puisque c’est cela qui a changé.

10 heures et demie.
Peut-être bien, après tout, que c’était une petite crise de folie. Il n’y en a plus trace. Mes drôles de sentiments de l’autre semaine me semblent bien ridicules aujourd’hui : je n’y entre plus.
Ce soir, je suis bien à l’aise, bien bourgeoisement dans le monde. […] J’entends des pas et des voix. […] Pourvu qu’il ne vienne pas […] cette nuit : j’ai tellement envie de dormir et de sommeil en retard. Une bonne nuit, une seule, et toutes ces histoires seraient balayées.
Onze heure moins le quart: il n’y a plus rien à craindre, il serait déjà là. A moins que ce ne soit le jour… […] Il vient toutes les semaines […] Il peut encore s’amener, avant d’aller se coucher. Il ne fait pas trop de bruit, d’ailleurs.
Le voilà.
Et bien, quand je l’ai entendu monter l’escalier, ça m’a donné un petit coup au cœur, tant c’était rassurant : qu’y a-t-il à craindre d’un monde si régulier? Je crois que je suis guérie.
Je vais me coucher. Je suis guérie, je renonce à écrire mes impressions au jour le jour, comme les petites filles, dans un beau cahier neuf.
Dans un cas seulement il pourrait être intéressant de tenir un journal : ce sera si…