Dienstag, November 29, 2005

Quelle merveilleuse journée

Imaginez un lundi. Une journée nouvelle qui commence dès 6h, heure à laquelle vous vous êtes levé ; ce, après moins de vos 4h de sommeil quotidien. C’est dur, très dur de se lever. Juste après un week-end pire que les autres en plus [engueulades en tout genre, avec des gens très divers ; mauvaise nouvelle pour Noël: le ipod argenté de la gamme 4 ou 6 Go n’existe plus depuis septembre dernier ; etc…] , quand même, c’est pas évident. Mais puisqu’il le faut…
Avant 7h, vous êtes déjà dehors, en route pour la gare du village. Là, OH MIRACLE : vous avez un train A L’HEURE!!! Wé, seulement, le train arrive à quai déjà totalement bourré. Forcement, le lundi tous les internes s’ajoutent au trafic quotidien, avec leurs bons gros bagages, leurs énormes valises qui bouffent encore plus de place. & la place, c’est justement ce qu’il nous manque, nous autres, pauvres campagnards paumés du fin fond du département. Mais ce ne sont pas les internes, le problème. C’est la SNCF, entreprise totalement incapable de réfléchir à quoi que ce soit. Sauf peut-être 6 fois environ par an, où là, elle est capable de pondre un préavis de grève, avec un motif plus bidon à chaque fois. J’imagine facilement les grands pontes de cette sale entreprise se réunissant dans un grand bureau, autour d’une immense table ovale, à bouffer des chouquettes bien grasses (ça tombe bien, la journée va être longue pour eux, pauvres chefs d’entreprise n’ayant même pas droit à une coupure dans la journée, pour baffrer à midi entre copains… Il faut donc faire plein de réserves pour la journée…), accompagnées d’une lavette se faisant appeler « café » (le manque de moyens, que voulez-vous?) en train de dire « tiens, si nous nous mettions en grève dans 2 jours, histoire de bloquer tous les usagers…? » tout en se grattant fameusement la panse. Sans oublier le non pas moins fameux rire gras si spécifique à cette espèce de GRANDS TRAVAILLEURS.
Pour couronner le tout, non content de devoir voyager debout, votre sac lourd chargé de bouquins sur le dos, vous devez en plus supporter une vue des plus désagréable juste en face de vous : une certaine personne que vous avez pu, disons, beaucoup apprécier par le passé, avec dans ses bras… Son ex, redevenue récemment son « actuelle »! Depuis le temps, vous devriez penser à passer à autre chose, mais non. C’est plus fort que vous. Vous avez toujours détesté cette fille, avant même de savoir qu’il se la t…pait. Le seul avantage que vous ayez trouvé dans la contemplation morbide de ce couple de malheur, c’est qu’au moins, pendant ce temps-là, vous ne pensez pas à autre chose… Du genre, « je suis enfermée avec plus de 50 personnes dans moins de 10 mètres carrés » Claustrophobie & agoraphobie obligent… Si encore le massacre s’arrêtait là…
30 minutes plus tard: arrivée à Tours. ENFIN. Vous descendez précipitamment du train, bousculé par les autres usagers & allez rejoindre votre camarade qui vous attend à côté de la voie. Manque que chance, elle n’a pas l’air d’aller des mieux. Vous ne posez pas de questions, n’aimant pas vous-même en recevoir. De plus, connaissant cette personne, vous savez que les réponses viendront d’elles-mêmes. (Ce qui sera en effet le cas) Maintenant, rendez-vous à la gare routière. Personne ne sait où est le bus, etc… Anarchie, quand tu nous tiens…
Bref, direction Vierzon à présent. Le cours d’EPS doit se passer. Il se passe.
Le reste de la matinée, pas d’incident notoire : je préfère en rester là.
A l’heure du midi, passage toujours aussi triste que d’habitude au self. La bouffe est toujours aussi immonde, ça ne change pas. Le « repas » se passe.
Votre camarade doit aller racheter un piercing. Ça tombe bien, vous n’avez pas particulièrement envie de sortir, mais vous vous dîtes que ce sera l’occasion de « sortir » un peu. De s’éloigner un temps soit peu du lycée.
Raté, à peine parti, vous recevez un appel de votre paternel, qui vous annonce que le lycée a envoyé une lettre comme quoi vous étiez absent le 24... Étrange, quand on sait que c’était le jour de la grève SNCF… Vous aviez pourtant bien rempli votre joli carnet de correspondance pour l’occasion. Cela devait être « régularisé » , ce ne peut être qu'une erreur (de plus) du lycée… Votre géniteur vous enjoint d’aller voir à l’administration du lycée.
Vous recevez à ce moment un double appel. Quelqu’un à qui vous tenez particulièrement vous appelle en pleurant & vous annonce que votre tante a eu un accident de voiture… Le choc est rude.
Vous devez cependant aller au lycée pour régler cette affaire de
« papier » qui vous emmerde tant. Mais vous pensez bien à autre chose en ce moment.
Au bureau des CPE, vous poirautez un bon quart d’heure avant que quelqu’un ne daigne enfin venir vous voir. Le téléphone du bureau a sonné 3 fois depuis que vous êtes là, c’est dire…
Le tout pour s’entendre dire que c’est une erreur… Vous prévenez votre paternel, histoire qu’il ne s’en fasse pas.
Vous devez maintenant aller en cours, car c’est l’heure.
Avant ça, dans l’escalier, vous recevez un autre appel : c’est le frère de celle qui vous a apporté la nouvelle de votre tante… Lui aussi pleure. Ça fait mal. Mais pour le reste du monde, la Terre s’arrête-t-elle de tourner? Sûrement pas. Pour vous si pourtant. Vous ne pensez plus qu’à ça.
Le cours démarre, que de compassion.
A présent, vous êtes rentré chez vous. Vous attendez des nouvelles, à côté du téléphone. Des nouvelles qui ne viennent pas. Rester dans l’attende. La nouvelle la plus cruelle peut tomber à tout moment. Vous ne faites qu’y penser. L’attente met les nerfs à rude épreuve. Elle vous rend dingue. Ça aussi, ça vous fait mal.